A nos pièces manquées

(éloge des cousettes ratées)

Je lisais sur Instagram il y a quelques temps des commentaires autour du fait que parfois, on s’attache beaucoup (trop) à l’image, et qu’il ne faut pas oublier que ce n’est pas la vraie vie. Instagram, c’est un réseau social et un service de partage de photos et de vidéos sur la base de centres d’intérêts communs. On y publie de jolies photos qui subliment un instant, un morceau de vie, mais on est bien conscients, évidemment, que ce n’est pas la vraie vie.

Moi, ce que j’aime sur Instagram, c’est cet esprit communautaire, cet espace de rencontre virtuel. Et même si on essaie toutes de mettre en ligne de belles photos pour mettre en valeur ces patrons, ces matières, ces créations, on est toutes conscientes qu’il y a l’envers du décor et qu’on a toutes, derrière les écrans de nos téléphones et tablettes, des joies, des peines, des doutes, des frustrations, des difficultés ou des baisses de forme. Malgré tout, ce réseau nous permet de nous retrouver au sein d’une vraie communauté de passionnées, de trouver l’inspiration, de nous encourager, de nous entraider les unes et les autres, et d’avancer.

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* Personne n’a une vie aussi parfaite que son fil Instagram

A propos de loupés d’ailleurs, mon objectif sur ce blog est de partager avec vous mes expériences en couture, plus ou moins réussies, en toute honnêteté.

Alors, pour une fois, j’ai envie de vous parler de pièces parfois ratées, ou pas à la hauteur de mes attentes. De cette pièce que j’ai fantasmée en la voyant cousue par des mains expertes, sur une silhouette impeccable, mise en valeur par un choix de tissu pertinent. Cette pièce dont j’ai rêvé mais qui ne convient pas à ma morphologie, dont le choix de tissu s’est avéré foireux, que je n’ai pas réussie comme je l’avais imaginée, voire pas terminée car je n’avais pas le niveau technique nécessaire, et qui a de grandes chances de rester au placard.

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Bien sûr, il y a raté et raté.
Il y a la pièce qu’on considère ratée car on s’est appliquée, on a passé du temps et de l’énergie sur  cette technique, cette finition qui fait justement le charme d’une cousette, mais dont, au final, le rendu n’est pas aussi propre, beau ou parfait que ce qu’on avait imaginé.
Je suis perfectionniste, mais s’il y a un petit défaut sur une de mes cousettes,  et que je considère que c’est raté par rapport à ce que j’avais imaginé, passée la frustration et l’impression d’échec, je m’efforce de la porter, car la plupart du temps, je suis la seule à voir le défaut en question, et souvent, alors que je suis mitigée sur le résultat, mon entourage me félicite. Plus tard, je ne sais même plus pourquoi je ne portais pas le vêtement en question. C’est donc parfois une histoire de perception.

Il y a les vrais ratés. Ces pièces qu’on ne mettra pas parce que c’est trop serré, trop large, trop court, que ça ne nous met pas en valeur.
Même si on a désormais de nombreux outils à disposition (les tutos et vidéos en ligne, Instagram, les nombreux ouvrages etc.) qui nous permettent de comprendre telle ou telle technique, on est souvent seule devant sa machine. On fait des erreurs, des mauvais choix et on rate des cousettes. Mais quand on apprend, quel que soit le domaine, il est normal, voire indispensable d’essayer et de se tromper, d’expérimenter, de recommencer pour s’améliorer, non ?

Et si on en parlait de ces ratés de manière positive, constructive, en considérant ces cousettes comme des expérimentations, des apprentissages qui permettent de se perfectionner ?

 

Depuis que j’ai commencé, seule, il y a plus de deux ans, j’ai cousu plus de 70 pièces pour moi et pour les autres (mes sœurs, mes parents, mon mari et une collègue), j’en ai fait de nombreuses « expériences ». Si elles sont pour la plupart heureuses car j’ai la fierté d’avoir fait, seule, quelque chose de mes mains, elles se sont parfois avérées décevantes à cause d’un manque de maîtrise et de finitions moyennes ou médiocres, voire carrément déprimantes.
Au final, il y a peu de cousettes dans mon dressing que je trouve parfaites ; certaines y restent d’ailleurs au chaud, car je considère qu’elles sont ratées. Pourtant, ces expériences de « cousette manquée » si je puis dire, ont toujours un aspect positif pourvu qu’on laisse passer la frustration du début et qu’on analyse le projet pour voir ce que l’expérience nous a appris.

Pour vous montrer que cette démarche est utile pour avancer, je vous présente dans les jours à venir des « expérimentations » (portables ou non) qui ont été l’objet de grosses frustrations sur le moment, et qui avec le temps, m’ont permis de faire des progrès et de prendre de bonnes habitudes, à commencer par réfléchir AVANT de me lancer :

  1. Coudre un patron adapté à ma morphologie (et à son niveau de couture)
    « Non, je ne suis pas Parisienne« 
  2. Sélectionner le tissu approprié
    « Rachel et l’effet parachute » et « La Parisienne n’aime pas le modal en hiver »
  3. Faire une toile et retoucher le patron
    « Avec Malo, c’est ceinture ! » et « Cézembre fait le gros dos »

Et vous, vous avez déjà travaillé sur des cousettes dont le résultat ne vous plait pas et qui dorment au fond de votre dressing ?

A bientôt pour le premier article et bon weekend !
Sylvie

3 réflexions sur “A nos pièces manquées

  1. J’aime beaucoup ton article. Il m’est arrivé aussi de coudre des vêtements pas adaptés et le dernier est le pantalon de Mouna Sew que je trouvais beau et que je n’ai pas réussi à enfiler tellement il était serré aux mollets 😂 Cette forme n’était pas pour moi !

    Aimé par 1 personne

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